Avec l’arrivée de Xavier Niel, Proximus passera-t-il sous pavillon étranger ?
- robotsd12
- 25 déc. 2023
- 3 min de lecture

On n’en est pas là, on en est même très loin. Mais en faisant, la semaine dernière, l’acquisition d’une participation de 6% dans Proximus, le milliardaire français, Xavier Niel, a fait une entrée remarquée chez l’opérateur historique.
L’homme d’affaires français a justifié cette emplette par son intérêt de longue date pour le marché belge "dont l’économie est forte et où une approche réglementaire saine a conduit à un secteur des télécommunications dynamique". Il a expliqué investir dans Proximus afin de s’exposer au "leader belge de la connectivité. L’entreprise belge a réussi à développer, grâce à l’activité internationale de ses filiales BICS et Telesign, une position unique parmi les opérateurs historiques de l’UE ".
Bonne nouvelle ?
Voilà pour les fleurs. Mais est-ce une bonne nouvelle de voir débarquer Niel chez l’opérateur historique ?
Sur le plan industriel, les analystes sont unanimes. L’arrivée de Niel "est une bonne bouffée d’air frais pour toute entreprise de télécommunications". Le principal intéressé acquiesce, c’est avant tout un bon signal qu’un tel investisseur "adhère à notre stratégie et l’incite à investir dans Proximus. C’est une nouvelle preuve que notre stratégie bold2025 (ndlr : plan d’économie et de développement de la fibre optique et de la 5G) nous mène dans la bonne direction et nous permettra de renouer avec une croissance durable dans les années à venir", souligne Haroun Fenaux, le porte-parole de Proximus.
Comme l’homme d’affaires semble donc en phase avec la stratégie actuelle de Proximus, il devrait donc être un renfort caisse précieux sur un marché belge encore un peu plus concurrentiel, avec l’arrivée notamment d’un quatrième opérateur (Digee).
Bijou de famille
Pour autant, faut-il voir dans cet investissement de Xavier Niel dans Proximus le début d’une prise de contrôle de l’opérateur historique ? Autrement dit, le bijou de famille et machine à dividendes pour le gouvernement pourrait-il passer sous contrôle étranger ?
Aujourd’hui, Proximus est toujours détenu à plus de cinquante pourcents par l’Etat belge. Et sa privatisation, même si le débat existe, n’est pas à l’ordre du jour. Avec l’acquisition de 6% de Proximus via sa holding Carraun, Niel devient certes, le deuxième plus grand actionnaire de l’opérateur, mais ce n’est pas (encore) suffisant pour prétendre siéger au conseil d’administration.
Et pour l’heure rien n’indique que Xavier Niel entend monter en puissance dans les années à venir. Affaire à suivre donc.
Et les consommateurs ?
Malgré tout, les consommateurs belges doivent-ils se réjouir de ce premier pas de Xavier Niel sur le marché belge ? Car le milliardaire français s’est quand même fait connaître au début des années 2000 en créant le premier opérateur low cost. En France, il a lancé Free Mobile, un opérateur qui propose des combos téléphonie internet à prix cassés, de quoi mettre une forte pression sur les autres opérateurs, pression qui s’est traduite par une réduction des prix de tous les services de télécoms. Tout bénéfice donc pour les consommateurs.
Si la politique de Xavier Niel consiste à proposer des services aux prix les plus bas possibles du marché, ça ne devrait pas se faire sentir chez nous avec une simple participation de 6% dans Proximus. D’autant qu’aujourd’hui, il s’est surtout lancé dans une stratégie d’expansion. Fort de son succès, Xavier Niel a pris des parts dans des sociétés de télécommunications dans plusieurs autres pays européens, Irlande, Pologne, Italie… L’année dernière, il a pris une participation dans la société britannique Vodafone.
L’empire des télécoms de l’homme d’affaires compte près de 50 millions d’abonnés et a réalisé un chiffre d’affaires cumulé de plus de 10 milliards d’euros. Il a également acquis une expertise unique dans les réseaux de fibre optique avec plus de 40 millions de foyers qui y sont connectés dans ses différentes zones géographiques.
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