Fresheo signe avec Uber Eats pour livrer ses plats sains et changer de dimension

Marvin Ndiaye, CEO et fondateur de Fresheo, dans son atelier à Floreffe.

Fresheo et ses plats équilibrés signe avec Uber Eats pour conquérir la Belgique entière. Marvin Ndiaye voit déjà plus loin et mise sur cette étape pour réaliser son rêve américain.

Il est bien loin le temps où Marvin Ndiaye confectionnait ses premiers repas sains dans la cuisine familiale avant de les livrer à ses premiers clients. Loin aussi des "dark kitchens" bruxelloises, ces restaurants fantômes qui n’existent que virtuellement et pullulent sur les applications de livraison, l’entrepreneur nous reçoit à Floreffe dans son fief. Dans le zoning qui architecturalement vaut clairement moins le détour que l’Abbaye se cache une entreprise qui, elle, le vaut. Lancée en 2018, Fresheo a débuté en proposant aux sportifs de haut niveau de les livrer en repas sains et adaptés à leurs besoins nutritionnels. Bonne pioche, mais sur une cible trop réduite qui ne représente qu’un faible volume de vente. Marvin Ndiaye ouvre alors l’achat de ses plats équilibrés au tout-venant. Depuis, le succès est au rendez-vous avec un chiffre d’affaires qui double chaque année et culminait en 2022 à 3 millions d’euros, mais arrivait tout doucement à un plafond.

MARVIN NDIAYE CEO DE FRESHEO: "De 10.000 plats confectionnés par semaine, nous ambitionnons de passer à 10.000 par jour."

L’entreprise a longtemps misé sur la vente directe au consommateur via ses abonnements et cherchait des canaux de distribution supplémentaires pour ses plats équilibrés, histoire de continuer à faire gonfler le volume. "Jusqu’ici, les gens commandaient une semaine à l’avance via notre site internet", explique Marvin Ndiaye. Pour se faire connaitre, Fresheo a misé sur la publicité digitale avec des publicités sur Google et Facebook. "Pour faire grandir la marque, nous nous sommes dit qu’il fallait maintenant que plus de gens aient intérêt à ce qu’elle fonctionne bien. Donc, on s'est mis en tête de créer des revendeurs Fresheo."

D’abord imaginée sous la forme de magasins, cette stratégie s’avère, après examen, trop onéreuse pour la jeune structure qui a été rentable après quelques mois et emploie une centaine de personnes, en majorité des étudiants. La solution au problème de Fresheo s’appelle Uber, le géant californien de la mobilité, et son application Uber Eats qui livre à domicile ou propose à emporter dans les grandes villes. "Uber vient résoudre la problématique de l’abonnement: on pourra enfin acheter du Fresheo à la pièce et au moment où on en a besoin." Les plats composés de 80% de produits locaux de Fresheo sont disponibles depuis cette semaine sur l’application. Un "deal" dont est très fier le CEO de Fresheo, car il pourrait faire changer son entreprise de dimension. "De 10.000 plats confectionnés par semaine, nous ambitionnons de passer à 10.000 par jour."

Un réseau d'ambassadeurs

L’accord de distribution avec Uber va offrir un accès plus facile aux produits Fresheo mais qui coûtera plus cher au consommateur que via l’abonnement sur le site de la marque. "On sera autour de 14 euros le plat via l’application", estime celui qui est toujours le principal actionnaire de son entreprise et qui pour la première fois cherche ici du volume avant tout.

MARVIN NDIAYE CEO DE FRESHEO: "Aujourd’hui sur Uber, c’est soit burger, pizza, poke bowl ou plats de brasserie qui arrivent tièdes. Nous, nos plats sont prévus pour la livraison. Ils ont été conçus pour ça."

Pour être présent sur l’application de livraison de repas, Fresheo a dû créer un réseau de revendeurs à Bruxelles et dans les autres grandes villes. Des petits commerçants qui, munis d’un frigo rempli de plats Fresheo, serviront de point-relais pour les livraisons. L’entrepreneur pense que ses plats peuvent devenir un succès sur Uber Eats, car il vient combler un vide. "Aujourd’hui sur Uber, c’est soit burger, pizza, poke bowl ou plats de brasserie qui arrivent tièdes. Nous, nos plats sont prévus pour la livraison. Ils ont été conçus pour ça."

L’idée derrière est aussi d’attirer de nouveaux publics et de se servir d’Uber Eats comme tremplin pour se faire connaitre d’un maximum de gens. "Ce deal nous donne accès à toute la Belgique et ensuite, c'est le monde", espère notre interlocuteur. Sur le long terme, Marvin Ndiaye aimerait répéter ce schéma dans d’autres pays avec un entrepôt de confection, un réseau de revendeurs et une logistique de livraison supportée par un partenaire. Il faudra d’abord conquérir la Flandre qui ne représente actuellement que 15% du chiffre d’affaires de Fresheo.

La confection des 15 plats disponibles chaque semaine se fera toujours à partir de son entrepôt de 1.000 m2 à Floreffe.

American Dream

C’est aussi via un partenariat que Fresheo a fait ses premiers pas aux États-Unis il y a quelques mois. Un Français implanté en Californie qui commercialise des frigos connectés sert de relais au lancement de Fresheo sur place sous un autre nom pour l’instant et uniquement à Los Angeles avec des recettes adaptées aux envies locales. Marvin compte s'y installer en 2025 pour lancer officiellement sa marque là-bas et pouvoir enfin vivre le rêve américain qu'il a en tête depuis le lancement de sa boite. Avant ça, il veut devenir incontournable ici et compte sur son accord avec Uber Eats pour y arriver.