Le belge DPG Media rachète RTL Nederland pour 1,1 milliard d’euros
- robotsd12
- 27 déc. 2023
- 3 min de lecture

Le groupe de médias de la famille Van Thillo se renforce aux Pays-Bas dans la télévision et le streaming. Cette transaction de 1,1 milliard d'euros comble une grande lacune dans son champ d’activités.
Nouveau mouvement de concentration dans les médias. Après avoir acquis en 2021 – à 50/50 avec Rossel - RTL Belgium pour 250 millions d’euros, le groupe belge DPG Media (VTM, Het Laatste Nieuws, De Morgen, Dag Allemaal…) a mis 1,1 milliard d'euros sur la table pour s’offrir les cinq chaînes commerciales néerlandaises de RTL Group (24,4% de parts de marché aux Pays-Bas) et le service de streaming payant Videoland (1,2 million d’abonnés).
28,5% Suite au rachat de RTL Nederland, la Belgique ne pèsera plus qu'un gros quart des revenus de DPG Media.
RTL Group et son principal actionnaire, l'allemand Bertelsmann, avaient déjà mis RTL Nederland en vente il y a deux ans lors d'une importante refonte stratégique du secteur de la télévision. Avec DPG et Ziggo Vodafone, les candidats à l'acquisition des chaînes néerlandaises ne manquaient pas. Mais dans la dernière ligne droite, RTL Nederland décida soudainement de fusionner avec le groupe de chaînes néerlandais Talpa du magnat des médias John De Mol. L'ACM, l'autorité néerlandaise de la concurrence, avait toutefois opposé son véto à ce projet au début d'année, considérant que les deux sociétés auraient eu un poids trop important (70%) sur le marché de la publicité télévisée outre-Moerdijk.
Combler un manque
Cette transaction permet au groupe de la famille Van Thillo de combler un vide dans son portefeuille aux Pays-Bas. Il était déjà actif dans la presse écrite, la radio et les sites web, mais il lui manquait la télévision.
CHRISTIAN VAN THILLO PRÉSIDENT EXÉCUTIF DE DPG MEDIA: "Grâce à cette acquisition, DPG sera en mesure de réaliser des économies d'échelle, par exemple, en achetant des formats télévisés internationaux."
"On peut dès lors s’attendre à des synergies avec les chaînes de VTM Belgique, analyse Bernard Cools, directeur de la recherche de l'agence média Space, et professeur invité d'économie des médias à l'UCLouvain. Le groupe aura des capacités pour négocier l’achat de programmes pour la Belgique et les Pays-Bas ainsi que pour la commercialisation de ses espaces publicitaires. Tout ceci étant à confirmer bien sûr." À noter que RTL Nederland sera ajoutée à DPG en tant que division distincte. Elle ne fusionnera donc pas avec RTL Belgium que le groupe détient à 50%.
"Grâce à cette acquisition, DPG sera en mesure de réaliser des économies d'échelle, par exemple en achetant des formats télévisés internationaux, tels que The Mase Singer, qui peuvent être diffusés à la fois en Belgique et aux Pays-Bas", indique de son côté Christian Van Thillo, président exécutif de DPG Media.
Solidité financière
L'opération doit encore être approuvée par les autorités de la concurrence. Les deux parties espèrent conclure officiellement la transaction d'ici à la mi-2024. Si le rachat obtient le feu vert, DPG deviendra également un peu plus orange. Ces dernières années, le groupe était déjà devenu très dépendant des Pays-Bas après une série d'acquisitions dans le secteur de la presse. C'est ainsi que l'année dernière, un peu plus d'un tiers seulement de ses revenus provenait de notre pays (35,4%).
Avec RTL, les Pays-Bas prennent encore plus de poids. RTL Nederland a en effet réalisé un chiffre d'affaires de 636 millions d'euros et un excédent brut d'exploitation (ebita) de 161 millions d'euros en 2022. La Belgique ne pèsera donc plus qu’un gros quart (28,5 %) du chiffre d’affaires du groupe (1,83 milliard d’euros en 2022), qui est également actif au Danemark.
Reste à savoir comment DPG Media financera cette opération. Il semble que la transaction se fera entièrement en espèces. On ne sait pas encore s'il devra ou voudra céder certains actifs pour ce faire. Le fait est qu'avec une dette financière nette de 314 millions d'euros à la fin de l'année dernière, soit seulement 0,86 fois l'excédent brut d'exploitation, DPG Media dispose encore d'une certaine marge de manœuvre financière.
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