Les promesses insoupçonnées du parking automatique
- robotsd12
- 31 déc. 2023
- 4 min de lecture

Faciliter le parking hors voirie, la recharge des véhicules électriques, les opérations de voitures partagées, etc. Le parking automatique, une réalité à Stuttgart depuis décembre, est plein de promesses.
Votre Mercedes-Benz EQS arrive au P6 de l'aéroport de Stuttgart. La barrière de ce parking qui a déjà vécu s'ouvre automatiquement à la lecture de la plaque. Vous prenez vos affaires et laissez votre voiture sur une place à l'entrée. Vous ouvrez votre application Mercedes Me et indiquez que la voiture peut aller se garer.
La voilà partie toute seule. Au moment de repartir, vous lui demanderez quelques minutes avant de se remettre à l'entrée et vous la récupérerez ensuite. Le système de parking automatique de Mercedes-Benz et Bosch est opérationnel depuis décembre dernier. En développement depuis 2015 avec Bosch, il aura nécessité des années de développements et d'homologations, mais le voilà fin près.
"Nous n'avons pas eu le moindre accident ou accroc depuis sa mise en service", assure Robert Exler, en charge du valet parking automatique chez Bosch. Ici, les places équipées pour le parking automatique côtoient des places normales. "Il y a bien eu des clients surpris de voir des voitures rouler toute seule", se rappelle Exler qui a vu quelques exemples cocasses sur vidéo.
Le système fait partie de l'option package parking à 1.400 euros HTVA de Mercedes.
Cette solution très technologique pourrait être vue comme un luxe. Elle équipe les voitures les plus haut de gamme de Mercedes-Benz, la EQS, la Classe S, l'EQE et la nouvelle Classe E. Les systèmes des voitures, capteurs, etc., bien que non nécessaires à la fonctionnalité, sont importants pour doubler la sécurité.
Le système fait partie de l'option package parking à 1.400 euros HTVA de la marque à l'étoile. Un système qui inclut la mémorisation de votre entrée de parking, la possibilité de manœuvrer votre voiture à distance et donc, aussi, le Valet Parking automatique qui est pour l'instant gratuit à Stuttgart.
Mais l'idée de Bosch est clairement que la solution s'invite dans un maximum de véhicules. Bosch réfléchit ainsi à cette solution à travers le monde et a déjà travaillé dessus avec Ford, preuve que l'idée est d'imposer cette solution technique chez les généralistes.
Lot de possibilités
Munie d'une certification ISA, la solution est en effet technologiquement compatible dans le monde entier. Elle s'accompagne surtout d'un lot considérable de promesses sur le futur.
Pensez, par exemple, à la recharge des voitures. Le problème des voitures qui ne bougent pas pendant plusieurs jours tout en étant branchée pourrait être résolu grâce à cette solution. Un problème de plus en plus présent dans les parkings d'aéroports.
Même chose sur les stations de recharge le long des autoroutes où il suffirait de laisser sa voiture dans la file et de vaquer à ses occupations jusqu'à ce qu'elle soit prête et que notre téléphone nous prévienne.
Chez Bosch, on travaille par exemple à des bras robotisés pour brancher les voitures automatiquement. Mais en attendant, des valets humains pourraient s'occuper de brancher les voitures. Une autre solution viendrait de la recharge par induction.
Basé sur l'infrastructure
La solution de Bosch à Stuttgart est basée sur l'infrastructure qui communique avec la voiture par Wifi. C'est le parking qui a besoin d'être équipé en senseurs. L'autre solution technique est de centrer la technologie sur le véhicule.
SEBASTIAN MERKLE EN CHARGE DE LA COMMUNICATION CHEZ APCOA PARKING : "Grâce à ce système, ce n'est pas important de savoir si j'ai 20 cm ou un mètre à côté de la voiture, car je ne dois pas sortir de la voiture."
Ce n'est pas ce qui a été retenu ici, où l'on estime que le véhicule n'est pas capable de reconnaître tous les obstacles. Un petit objet gris de 11 centimètres est ainsi posé sur le sol, reconnu par les capteurs et la voiture s'arrête. Une poupée de la taille d'un bébé de quelques mois est plus loin sur le sol dans un angle mort de la voiture, cette dernière s'arrête.
Même dans l'approche centrée sur la voiture, "elle devra quand même communiquer avec l'infrastructure, ne fût-ce que pour savoir s'il y a une place disponible. Sinon la voiture va tourner sans cesse jusqu'à épuisement de sa batterie", estime Exler.
Fini les accros dans les parkings
Une troisième approche est celle du pilote qui prend le contrôle à distance de votre véhicule, ce qui permet de proposer aussi le service dans les parkings non équipés. C'est notamment là-dessus que travaille le concurrent Valeo avec BMW dans son tout nouveau centre de recherche de Sokolov.
Ici à Stuttgart, les parkings datent des années 70, comme nous l'explique Sebastian Merkle, en charge de la communication chez Apcoa Parking. "Les voitures sont devenues plus grandes. Grâce à ce système, ce n'est pas important de savoir si j'ai 20 cm ou un mètre à côté de la voiture, car je ne dois pas en sortir et ce n'est plus un problème de se garer dans des places étroites", détaille-t-il.
60% DES PETITS DÉGÂTS
60% des petits dégâts sur les voitures proviennent du parking. Les assureurs sont donc très intéressés par un parking automatisé.
"On estime que 60% des petits dégâts sur les voitures proviennent du parking", ajoute Exler. La solution est donc aussi très intéressante pour les assureurs qui envisagent des primes plus basses pour les utilisateurs de ce type de service à l'avenir.
Les sociétés de location de voiture et de car sharing sont aussi très intéressées par un système qui pourrait grandement faciliter leurs opérations et diminuer les accrocs sur les voitures.
Quinze parkings en Allemagne seront équipés assez rapidement de ce nouveau système. Les constructeurs, équipementiers et parkings font partie de l'organisation publique-privée Ertico, qui tente notamment de pousser une législation européenne sur le sujet dès l'année prochaine, devant faciliter l'internationalisation du service.
Ils pourraient avoir une oreille particulièrement attentive dans les villes qui essayent de réduire au maximum le parking en voirie pour récupérer de l'espace public pour d'autres usages. Des parkings équipés d'un valet parking automatique faciliteraient l'adoption plus systématique du parking en sous-sol ou privatif.
À nouveau, il vous suffira de laisser votre voiture en arrivant et de demander à la voiture de sortir du parking quelques minutes avant de partir. Un gain de temps considérable en ville, qui doit aussi permettre de mieux utiliser les places ingrates ou plus petites de ces parkings en sous-sols.
Comme souvent dans le monde automobile, ce qui commence comme une option de luxe pourrait donc devenir une technologie très répandue et utile dans le futur. Mais l'expérience montre aussi qu'il faut être patient pour voir les technologies les plus disruptives se généraliser.
Comments